la chauve souris
source texte
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chauve-sourison l'appelle aussi chiroptera
L'
ordre des
chiroptères (
Chiroptera) est un ordre de
mammifères volants, communément appelés
chauves-souris. L'ordre des chiroptères est le deuxième des mammifères en nombre d'espèces (près de 950), il est devancé par l'ordre des
rongeurs.
Les chiroptères sont les seuls mammifères doués du vol actif, à distinguer du vol plané que pratiquent les
écureuils volants, les
phalangers ou les
galéopithèques. Ils se déplacent dans les airs grâce à une aile formée par une membrane de peau entre le corps, les membres et les doigts. Ils ne se posent qu'exceptionnellement au sol et s'y meuvent maladroitement. Ils se reposent en se suspendant aux aspérités par les griffes des orteils. Généralement actifs la nuit, ils possèdent la faculté de se diriger dans l'obscurité en émettant des ultrasons (
écholocation). Les chauves-souris repèrent ainsi les insectes dont elles se nourrissent. Elles émettent des ondes sonores qui se répercutent sur les insectes en plein vol.
Anatomie
Les ailesLes les os de l'avant-bras, les
métacarpes et les
phalanges du deuxième au cinquième doigt sont très allongés et forment la structure de l'aile. La surface portante de l'aile ou
patagium est un repli de peau contenant un très grand nombre de vaisseaux sanguins, de nerfs et de muscles. Le tissu qui forme l'aile des chiroptera est l'un de ceux qui se régénère le plus rapidement dans tout le règne animal. Sa forte vascularisation permet la régulation thermique par contact avec l'air lors de l'activité. Le pouce n'est pas compris dans le patagium et est pourvu d'une griffe. La membrane située entre le talon, l'extrémité de la queue et le bassin – que l'on nomme
uropatagium – peut servir, lorsqu'elle est large, à attraper les insectes ou accueillir les petits pendant la mise bas. Comme chez les oiseaux, le sternum forme une crête (le
bréchet) où s'attachent les puissants pectoraux.
L'ouïeLa majorité des chiroptères se dirigent grâce à l'
écholocation — le même principe que le
sonar. C'est en
1791 que
Lazzaro Spallanzani a démontré que aveuglée, la chauve-souris pouvait encore se déplacer efficacement, mais rendue sourde, elle n'en était plus capable.
En pratique, les chiroptères émettent des
ultrasons par la gueule ou par le nez – celui-ci a alors une forme adaptée – en faisant vibrer leurs cordes vocales. Ses ultrasons varient dans une fréquence entre 10 kHz et 120 kHz — ils ne sont pas perceptibles par l'homme qui ne perçoit les sons que pour les fréquences 20 Hz à 20 kHz.
? Écouter l'écholocation des chauves-souris FicheLes oreilles, dont certaines peuvent être très grandes et pourvues d'un
tragus, servent de récepteurs.
L'écho qui résulte des ultrasons émis permet à ce petit mammifère de localiser les objets, d'en déterminer la taille et le mouvement avec une précision extraordinaire. Des tests sur un chiroptère africain ont montré qu'il pouvait entendre les pas d'un
coléoptère marchant sur le sable.
D'après des études menées en 2006
[1], elles utilisent également une substance magnétique (appelée
magnétite) comme «boussole interne» pour s’orienter grâce au
champ magnétique terrestre.
La visionLes chauves-souris ont une vision très spéciale et différente (seulement en noir et blanc).
Habitat
- Les cavités souterraines : grottes, anciennes carrières, caves, souterrains, tunnels… Durant l'hiver, c'est le lieu d'hibernation d'une majorité d'espèces, et en particulier des cavernicoles, les 3 espèces de rhinolophes (grand murin, murin à moustache et minioptère). Les autres espèces y passent ou y séjournent plus ou moins longtemps. Ces cavités souterraines ont pour la plupart une température trop basse pour la reproduction.
- Les cavités des arbres pour les espèces sylvicoles durant l'hibernation et la reproduction : les noctules, la barbastelle, l'oreillard roux, des murins de Bechstein et de Natterer. Pour d'autres espèces ce sont des gîtes secondaires.
- Les bâtiments dans les endroits où la chaleur s'accumule comme lieu de reproduction, greniers et combles pour les murins et le grand et le petit rhinolophe ou fissures et petites cavités pour les petites espèces, pipistrelles et barbastelles.
- Le dessous des ponts est souvent un habitat de transit.
- Elles dorment en général 20 heures par jour la tête en bas.
Une bonne connaissance de leur habitat va permettre de préserver leurs gîtes traditionnels d'hibernation en particulier les grottes et les carrières et, pour remplacer la disparition de certains autres gîtes, l'installation de
nichoirs (briques creuses sous les ponts, bûches creuses ou planchettes dans les greniers).
Reproduction
Les chiroptères atteignent leur maturité sexuelle de la première à la troisième année suivant les espèces. Après avoir choisi un lieu de parturition, chaud, ce qui peut donner lieu à une grande migration, les femelles donnent le plus souvent naissance à un seul petit car la gémellité n'est habituelle que chez les pipistrelles et les noctules. Elles élèvent leurs petits sans les mâles dans ces colonies maternelles. Elles sont dotées de deux
mamelles.
Les chauves-souris naissent nues et aveugles, elles marchent après quelques jours mais, si le vol est inné, à la naissance leurs ailes sont trop peu développées pour les soutenir dans les airs. Les jeunes
microchiroptères sont autonomes vers six à huit semaines tandis que les
mégachiroptères le sont vers quatre mois.
Prédateurs
Étant donné leur mode de vie, les chiroptères comptent peu de prédateurs. En
Europe, ils peuvent toutefois être la proie des
chouettes, des
hiboux et des
faucons. Mais leurs pires ennemis sont les
parasites. Leurs ailes, avec les nombreux vaisseaux sanguins, sont une source de nourriture idéale pour les
tiques et les
puces. Les
serpents sont fréquents dans leurs dortoirs collectifs souterrains, sans doute comme prédateurs. En
Afrique, dans beaucoup de régions, la
roussette est un gibier et un plat de choix.
Population en déclin
En Europe, on recense 38 espèces appartenant à 4 familles : 1 molossidé, 5 rhinolophidés, 31 vespertilionidés et 1 minioptéridé. Ce sont tous des microchiroptères essentiellement insectivores.
Il est à noter que la plupart des chauves-souris sont en déclin, on constate une accentuation redoutable de l'isolement des populations et des colonies. Les raisons de ce déclin sont multiples mais sont toutes liées à l'activité humaine.
- L'utilisation immodérée des pesticides et autres produits phytosanitaires provoque d'une part la raréfaction et la banalisation de la faune entomologique. Or, on sait que toutes les espèces de chauves-souris vivant en Europe sont insectivores. Leurs réserves de nourriture sont donc de plus en plus menacées. D’autre part, ces produits tuent les chauves-souris par ingestion directe.
- La fragmentation des zones boisées, humides et sauvages est également responsable du déclin des chiroptères, ainsi que toutes les modifications paysagères liées aux activités de l'homme (monoculture, assèchement de zones humides, pollution des sols, …)
- En période hivernale, la majorité des chauves-souris hivernent dans des cavités souterraines. La fréquentation accrue de ces sites (spéléologie, tourisme de masse, etc.) intensifie leur déclin.
- Les chauves-souris ont besoin de conditions très spécifiques pour se reproduire. Or ces sites de reproduction ont tendance à disparaître, notamment dans l'architecture récente qui laisse peu de place aux espaces inoccupés sous les toitures. La destruction ou la restauration de bâtiments anciens, la disparition des accès aux clochers ou aux combles ou l'abattage d’arbres creux ne font qu'amplifier cette tendance.
Protection
- Toutes les espèces de chauves-souris présentes en France sont intégralement protégées par l'Arrêté Ministériel du 23 mai 2007 relatif à la protection des mammifères selon l'article L.411-1 du Code de l'Environnement.
- Depuis 1979, au niveau international, la Convention de Bonn et la Convention de Berne demandent aux États contractants d'assurer la protection de toutes les espèces de chauves-souris décrites dans les annexes, ainsi que la protection des gîtes de reproduction et d'hibernation.
- En 1992, la Directive "Habitat - Faune - Flore" demande aux pays de la Communauté Européenne la protection stricte de toutes les espèces de chiroptères (elles figurent à l'annexe IV), ainsi que la désignation de Zones Spéciales de Conservation pour les 12 espèces figurant à l'annexe II.
- 19 espèces sont classées dans la liste rouge de la faune menacée de France et 13 espèces sont présentes sur la liste rouge mondiale.
- De nombreux pays mettent en place des programmes de protection des espèces mais aussi de leurs habitats (arbres sénescents, bois-mort, grottes, mînes ou tunnels abandonnés, greniers, gîtes souterrains dont certains rassemblent en hivernage les individus de colonies couvrant plusieurs milliers de km2[2]...)